Comment naissent les bandes dessinées
Le mot « bande dessinée », ou B.D. en abrégé, n’est employé que depuis les années 1970. Cette technique de récit est pourtant bien plus ancienne : le premier, Rodolphe Töpffer, un enseignant et artiste de Genève, publie en 1833 Histoire de Monsieur Jabot, une suite de dessins encadrés accompagnés par un texte. En Europe, ce procédé va surtout s’appliquer aux publications pour la jeunesse. Aux États-Unis, au contraire, les comics sont des suppléments illustrés à la presse pour adultes, où les textes se réduisent à des balloons.
Les images ont la parole
Alain Saint-Ogan, en France, suit l’exemple américain du récit en images où les dialogues apparaissent dans des « ballons », un procédé que refusent encore la plupart des éditeurs européens. En adaptant le genre aux jeunes lecteurs, il publie les aventures de Zig et Puce en 1925. Admiratif de son œuvre, Pierre Brochard adopte dès 1946 la même présentation, plus dynamique que des pavés de texte. On dit alors qu’il réalise des « histoires en bandes » pour des « illustrés ». Plus tard, les « ballons » s’appelleront des « phylactères » et enfin des « bulles ».
De l’idée au scénario
Comme pour un roman, une pièce de théâtre ou un film, tout commence par une idée, originale si possible que l’auteur propose sous la forme d’un résumé : le synopsis. C’est alors que se définissent l’action principale, son cadre et les personnages qui en seront les acteurs. Ainsi Pierre Brochard crée Tony, Annette, Zéphyr et Zamba.
Le comité de rédaction évalue si le projet entre dans la ligne éditoriale de Fripounet et Marisette, un journal qui s’adresse aux jeunes ruraux. La sœur de Tony change de prénom : elle se nommera Clara.
Du scénario à la planche dessinée
Lorsque le synopsis est accepté, l’auteur rédige alors un scénario complet qui sera découpé en scènes. Ensuite, chaque scène prend place dans un « chemin de fer » qui est une esquisse visuelle de chaque page (au cinéma, c’est le story board). L’artiste va maintenant donner vie à chacun de ses personnages. Il définit leur personnalité et certains, comme Zéphyr, vont évoluer au cours des années.
C’est alors que le dessinateur réalise la mise en place réelle, les esquisses, le trait définitif repassé ensuite à l’encre de Chine, ainsi que les textes qui sont tous tracés à la main. La mise à la couleur se fait sur un autre support, avant l’impression.