Chasseurs de têtes
Inventeur historique de la bande dessinée, Rodolphe Töpffer est aussi le premier à théoriser ce qu’il nomme la "littérature en images".
En 1845, il publie un petit ouvrage, Essai de physiognomonie, où il explique que le dessinateur, comme le peintre ou le sculpteur, s’attache tout particulièrement à traduire l’expression des sentiments par les traits du visage.
Mais il met en garde qu’il s’agit là d’un procédé narratif, comparable au jeu de l’acteur au théâtre ou à l’opéra, qu’on ne doit pas confondre avec la phrénologie, dangereuse pseudo-science qui conduit à juger les personnes d’après leur morphologie.
L’usage des émoticônes (ou émojis ou "smileys") est une forme dérivée de la physiognomonie.
Dans le domaine de la bande dessinée, chaque artiste définit son style principalement par la façon dont il représente les personnages.
Sous forme de croquis, Pierre Brochard se constitue au fil des années et des rencontres un petit catalogue de visages et d’expressions qui lui sert de réservoir à idées et qui émailleront ses pages.
Collègues et amis font aussi l’objet d’amusantes caricatures que la plupart gardent en souvenir.
On en retrouve certains au fil des planches, comme ici Maurice Lemaire qui apparaît dans Rendez-vous à Hirschenberg et dans Le Trompettiste du Strasbourg-Paris.