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La "querelle des images"
reproduction des images
La bande dessinée à caractère religieux s’inscrit dans un objectif pédagogique. Mais l’artiste dessinateur se trouve confronté à un problème qui n’est pas nouveau : que représenter ? Quels visages donner à des personnages à propos desquels on ne possède pour tout document que des textes écrits ?
Par tradition, fondée sur la Bible ou le Coran, le judaisme et l’islam ne font pas appel aux images à caractère religieux. Le christianisme au contraire, tout comme l’hindouisme ou le bouddhisme, s’appuie sur des représentations visuelles figuratives (sculptures, fresques, mosaïques, enluminures, vitraux, etc) pour embellir les lieux de culte, enseigner l’histoire sainte et inciter au recueillement ou à la méditation.
Dès les origines, le culte chrétien orthodoxe dans l’Empire byzantin multiplie les "icônes" (en grec, le mot signifie "image") qui deviennent de vrais objets de culte. Alors naît la "querelle des images" : pour lutter contre ce qu’ils nomment idolâtrie, des empereurs, aux VIIIe et IXe siècles, interdisent toute représentation religieuse et font détruire celles qui existaient. Ils sont appelés "iconoclastes" (en grec : "briseurs d’images").
En Occident, durant le Moyen Âge, l’Église engage de très nombreux artistes pour rendre toujours plus belles les cathédrales comme les plus simples églises de campagne. Contrairement aux châteaux et aux demeures nobles ou bourgeoises, les œuvres d’art religieux sont accessibles au peuple à qui elles sont destinées.
Au XVIe siècle, réfutant les pratiques religieuses traditionnelles parfois excessives, certains Réformateurs interdisent à leur tour l’imagerie religieuse. Ainsi aux Pays-Bas, en 1566, se répand la "furie iconoclaste" qui détruit peintures, sculptures, bas-reliefs et livres imagés. A l’inverse, la Contre-Réforme catholique multipliera les signes visibles de l’histoire chrétienne dans un style fortement idéalisé.
Durant la Révolution française, quelques mouvements veulent faire table rase du passé chrétien en en détruisant les formes visuelles. L’émergence de la notion de "patrimoine" permettra de sauvegarder le travail artistique.
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